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Photo du rédacteurL.M. Rapp

Visite gastronomique À Tel-Aviv




Pita et salade d'aubergine ou de poulet effiloché
Le très célèbre Pita Panda

Alors que, depuis le début du conflit — presque un an déjà —, certains habitants du nord (au moins 80 000) et du sud (75 000) ont dû abandonner leur domicile, que les autres redoutent les alarmes, les courses aux abris et surtout d’être emporté par un missile, une roquette ou un drone, que nos soldats — si jeunes, parfois à peine sortis de l’enfance — meurent pour restaurer notre sécurité et que les otages agonisent dans les tunnels du Hamas… au centre du pays, la vie a presque retrouvé sa normalité. Il est pourtant difficile de ne pas se sentir déprimés par les nouvelles.

Nous avons décidé de changer d’ambiance et de quitter notre village pour un week-end à Tel-Aviv. Le séjour a commencé par une visite guidée du chouk hacarmel — un marché créé par des immigrants russes fuyant les pogroms —, et d’un quartier adjacent au nom évocateur, Kerem Hateimanim, Le vignoble des Yéménites. Vers 1880, des Yéménites, déçus de la stérilité de cette terre sableuse et trop proche de la mer, se sont contentés, au lieu d’y planter un vignoble, d’y bâtir pour se loger des baraques de tôles. Ce quartier a ensuite beaucoup changé ; mal famé dans les années soixante-dix, il a connu un processus d’embourgeoisement. Ses rues étroites, avec leurs immeubles coquets et leurs plantes en pots, contrastent aujourd’hui avec le marché du Carmel que les propriétaires des échoppes refusent de rénover.



Une promenade agréable, malgré la pénible chaleur de cette fin d’été… Entre le granité d’açaï, les börekas turques, le fish and chips, le malabi et la pita à l’aubergine, au ceviche, au poulet ou à la viande, Dahlia, notre guide, s’efforçait de nous abreuver d’eau ou, pour les plus robustes, de vin blanc ou rosé. Les gens, oublieux des menaces, se pressaient dans les rues et sur les terrasses bondées. En cas d’alerte, trouvez un abri ou allongez-vous sur le sol… Nous avons eu la chance de ne pas subir d’attaque durant notre dégustation, mais cette même nuit, réveillés par les sirènes — cette fois, un missile venu du Yémen — nous avons, l’abri étant fermé à clé, couru nous réfugier dans la cage d’escalier de l’hôtel. 


Eden Yerushalmi’s photo
Eden Yerushalmi n’aura jamais plus de 24 ans

La recherche de plaisirs peut, dans un pays en guerre, faire croire à de l’inconscience ou de l’indifférence. Mais se morfondre dans l’inquiétude ou renoncer aux loisirs semblerait servir l’ennemi. Alors on continue d’apprécier la gastronomie, même si les souffrances des otages affamés nous reviennent sans cesse à l’esprit. Eden Yerushalmi, assassinée avec cinq autres civils par les terroristes qui les gardaient, pesait trente-six kilos à sa mort. Un chiffre lancinant… Trente-six kilos, c’est bien peu. 


Je souhaite une bonne — pas excellente ou exceptionnelle, juste meilleure que la précédente — année 5785 à mes coreligionnaires (et aux autres aussi). Que de nouvelles élections nous délivrent enfin de ce gouvernement incapable et dangereux, que les soldats rentrent sains et saufs, que les otages soient libérés, que la guerre s’achève et que la paix — même précaire — revienne dans notre région. 


À bientôt,

Laurence M. Rapp


Shukeat peut, pour des groupes, trouver un guide qui parle français. Mais qu’importe la compréhension puisque vous pouvez vous laisser porter par votre goût et par votre odorat… Si vous habitez Israël, ou venez en touriste (courageux !) — bonne chance pour dénicher un vol en cette période où toutes les compagnies étrangères les ont annulés — et désirez participer à une visite, cliquez ici https://www.shukeat.co.il/en/ pour plus de détails.



Décoration de coquillages autour d'une porte ouvragée
Un des premiers maîtres-nageurs sauveteurs de Tel-Aviv avait décoré sa maison de coquillages ramassés sur la plage. Les coquillages sont toujours là, mais la maison s’est transformée en hôtel.


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